Au secours du Père Noël
Ecrit par Catherine de Lasa et illustré par Colette Camil
La nuit est noire comme un chat noir. Le Père Noël,
sur son traîneau, distribue des millions de cadeaux. Mais voilà que le traîneau
ralentit. Le Père Noël s'inquiète :
- Qu'est-ce qui ne va pas, les rennes ?
Renne Blanc se retourne et il répond :
- C'est Petit Renne qui ne va pas. Il pleure parce qu'il est fatigué.
Le Père Noël ordonne :
- Descendez tout de suite.
Les rennes obéissent et le traîneau se pose au pôle Nord, juste à côté
d'un igloo. Un enfant esquimau en sort. Il s'appelle Asiak.
Le Père Noël lui demande :
- Veux-tu garder Petit Renne jusqu'à mon retour ?
Asiak est d'accord. Il détache Petit Renne et il propose :
- Prenez mon chien de traîneau pour remplacer Petit Renne.
Le Père Noël n'a pas le temps de dire oui ou non, Asiak a déjà attelé son
chien et le traîneau s'est envolé dans le ciel.
Bientôt, il arrive au-dessus d'une ville. Le Père Noël saute sur les toits,
il descend dans les cheminées, il remonte, encore et encore. Ça y est ! Tout
est distribué dans cette ville. Le traîneau repart. Mais voilà qu'il ralentit
encore.
Le Père Noël demande :
- Qu'est-ce qui se passe, les rennes ?
Renne Bleu se retourne. Il répond :
- C'est moi. J'ai attrapé un rhume au pôle Nord, j'ai affreusement mal aux
oreilles.
Le Père Noël n'hésite pas :
- Il faut te mettre au chaud ! Allez ! on descend justement, on survole un désert.
Le Père Noël couvre Renne Bleu avec une couverture. Il lui donne un sirop et
il lui dit :
- Repose-toi bien et attends-nous.
Il remonte dans son traîneau quand Renne Blanc arrive et dit :
- J'ai discuté avec un chameau et je te présente son maître, Brahim.
Brahim dit :
- Père Noël, je vous prête mon chameau pour remplacer Renne Bleu.
Brahim attelle son chameau et le traîneau s'envole. Mais biiinng ! il se cogne
dans une cheminée ! Renne Brun hurle :
- Ouille, je me suis tordu la patte !
Les rennes décident :
- On descend ! On va te faire un bandage.
Le Père Noël grogne :
- Oh, quelle nuit ! On est de plus en plus en retard !
Le traîneau se pose dans une savane et les rennes bandent la patte de Renne
Brun. Au moment de repartir, Renne Roux dit :
- J'ai rencontré un zébu, et voici son maître, Kossi.
Kossi propose :
- Père Noël, voulez-vous mon zébu pour remplacer Renne Brun ?
Le Père Noël soupire :
- Merci, merci beaucoup. Je n'ai jamais vu une nuit de Noël pareille !
Et il remonte dans le traîneau qui s'élance dans le ciel. Maintenant, le traîneau
file à toute vitesse, de ville en village, d'immeuble en maison.
Ouf ! tous les jouets sont distribués.
Alors, le Père Noël raccompagne le zébu de Kossi, et il reprend Renne Brun,
puis le chameau de Brahim et il récupère Renne Bleu, et puis le chien d'Asiak,
et il retrouve Petit Renne.
Enfin tout le monde va se coucher. En s'endormant, le Père Noël se dit : «
Les enfants endormis, c'est joli, mais les enfants réveillés, qu'est-ce que ça
peut être gentil ! »
Drôle de sapin
Ecrit par Serge Kozlov et illustré par David Mc Phail
La neige tombait depuis des jours sur la forêt et
ni Hérisson, ni Anon, ni Ourson ne pouvaient mettre le nez dehors.
Heureusement, le soir de Noël la tempête se calme et les trois amis se réunissent
dans la maison de Hérisson.
Ourson s'écrie :
- Nous n'avons pas de sapin !
Anon dit :
- Il faut aller en chercher un.
Hérisson soupire :
- Il fait trop noir maintenant, et avec toute cette neige !
Ourson décide :
- De toute façon il nous faut un sapin.
Et les trois amis sortent de la maison.
La nuit est très noire et le ciel est si rempli de nuages qu'on ne voit pas une
seule étoile.
Anon dit :
- La lune n'est pas là, on ne voit même pas les sapins.
Ourson dit :
- Essayons à tâtons.
Mais les grands sapins sont trop grands pour entrer dans la maison et les petits
sapins sont enfouis sous la neige jusqu'à la pointe. Anon, Ourson et Hérisson
rentrent dans la maison en faisant triste mine.
Ourson soupire :
- Quel Noël !
Anon ajoute :
- On ne peut pas se passer de sapin à Noël !
Hérisson prépare le thé. Il apporte un pot de miel pour Ourson et une
assiette de chardons pour Anon. Hérisson ne pense plus au sapin. Il a un autre
souci. Il pense à sa pendule qui est cassée et que Pic-Vert l'horloger ne lui
a pas encore réparée.
Il demande :
- Comment saurons-nous qu'il est minuit ?
Anon répond :
- Nous le sentirons !
Ourson s'étonne :
- Comment ?
Anon explique :
- C'est très simple. À minuit, cela fera exactement trois heures que nous
aurons envie de dormir.
Hérisson s'écrie :
- C'est vrai !
Puis il réfléchit et il ajoute :
- J'ai une idée pour le sapin ! On va mettre ce tabouret ici, je vais grimper
dessus et vous accrocherez les jouets, les boules et les guirlandes sur mes
piquants !
Et c'est ce qu'ils font.
Puis, Ourson et Anon s'assoient pour boire leur thé.
Ourson demande :
- Tu n'es pas trop fatigué, sapin ?
Anon s'endort à moitié.
Hérisson dit :
- Quelle heure est-il ?
Ourson répond :
- Minuit moins cinq. Dès qu'Anon sera endormi, il sera exactement minuit.
Soudain Anon bâille un grand coup et il crie :
- Minuit ! Il faut sonner l'heure.
Alors, Hérisson attrape délicatement une tasse à thé et il tape dessus
douze coups avec une petite cuillère. Ourson et Anon écoutent en retenant leur
respiration. Au douzième coup, les trois amis s'écrient :
- joyeux Noël !
Et puis Anon s'endort tout à fait. Ourson s'endort à son tour. Hérisson reste
tout seul, debout sur son tabouret.
Alors il se met à chanter tout bas tous les chants de Noël qu'il connaît. Il
chante jusqu'au matin pour ne pas s'endormir et casser les jouets.
Le carnet d'adresses du Père
Noël
Ecrit par Jean-Jacques Vacher et illustré par Claude Lapointe
Le Père Noël se brosse les dents. Il peigne sa
barbe, il enfile son manteau rouge, ses bottes, son bonnet. Il monte sur son traîneau,
il crie à ses rennes :
- Allez, au boulot !
Et le traîneau s'envole dans le ciel. C'est la nuit de Noël et le Père Noël
va distribuer ses cadeaux. Il se dit :
- Bon, par qui vais-je commencer ?
Il plonge la main dans une poche de son manteau. Puis il fouille dans une autre
poche. Il s'écrie :
- Sapristi, j'ai oublié mon carnet d'adresses !
Dans son carnet, le Père Noël a écrit les adresses de tous les enfants de la
terre et les jouets qu'ils veulent recevoir. Vite, il fait faire demi-tour à
ses rennes et il retourne chez lui. Le Père Noël fouille partout, sur son
armoire, sous son lit. Il vide ses placards, il secoue ses chaussures, mais il
ne trouve rien. Son carnet d'adresses a disparu.
Le Père Noël regarde son traîneau chargé de cadeaux. Il dit tristement :
- Qu'est-ce que je vais faire de tout ça ?
Une grosse larme coule le long de sa barbe. Il soupire :
- Ce Noël va être raté, complètement raté !
Les rennes du Père Noël commencent à s'impatienter. Ils secouent leurs
clochettes. Le Père Noël caresse le grand renne qui conduit l'attelage, et il
murmure :
- Oui, oui, il est l'heure de partir, mais je ne sais plus dans quelle maison je
dois déposer les jouets !
Alors, le grand renne déclare :
- Tu as perdu ton carnet d'adresses, vieil étourdi ! Il ne reste qu'une
solution : puisque tu ne sais pas dans quelles maisons dorment les enfants, il
faut distribuer des jouets dans toutes les maisons de la terre. Allons, accroche
les autres traîneaux derrière nous et va chercher tous les jouets qui restent
dans ton grenier !
Déjà, une horloge sonne les douze coups de minuit. Le Père Noël se met au
travail : il court, il porte, il grogne. Il remplit encore cinq traîneaux de
jouets pour être sûr d'en avoir assez. Puis il fait claquer son fouet en l'air
et l'attelage file sous les étoiles.
Le Père Noël n'a jamais connu une nuit aussi fatigante. Il dépose des paquets
dans toutes les maisons, même dans les maisons où il n'y a pas d'enfants.
Le lendemain matin, les grand-mères trouvent des ours en peluche dans leurs
chaussons, les grands-pères ont des trains électriques, les bébés ont des vélos
de cross, les papas des poupées et les mamans des hochets.
Alors les gens sortent de la maison. Certains disent :
- Regardez ! J'ai reçu ça et je n'ai rien demandé !
D'autres ronchonnent :
- Moi, j'ai un jouet de bébé, ce n'est pas ce que je voulais !
Heureusement les papas donnent leurs jouets aux enfants, les bébés aux mamans,
les mamans aux garçons, les garçons aux grand-mères, les grand-mères aux
filles et les filles aux grands-pères. À la fin, d'échange en échange,
chacun a un cadeau qui lui plaît.
Dans les nuages, le Père Noël observe ce qui se passe sur la terre. Il se dit
en riant :
- Hé, hé, je leur ai fait une bonne surprise !
Puis il rentre chez lui. Il enfile son pyjama, il se glisse dans son lit et,
sous son oreiller, il retrouve son carnet d'adresses.
Clara Bistouille et le Père Noël
Ecrit par Marie-Agnès Gaudrat et illustré par Carmé Solé Vendrell
La sorcière Clara Bistouille est amoureuse du Père
Noël. Et tous les soirs depuis longtemps, elle s'endort en soupirant : « Mais
qu'il est beau ! Mais qu'il est grand ! Ah ! que je l'aime... un peu...
beaucoup... passionnément ! »
Alors, cette année, c'est décidé, Clara Bistouille va l'épouser. Elle se met
du rouge à ongles, du rouge à lèvres, du rouge à joues, et puis du vert sur
les paupières, c’est de bon goût chez les sorcières. Et elle s'envole chez
le Père Noël lui annoncer la bonne nouvelle.
Mais le Père Noël rit de bon coeur :
- Enfin, Clara, ça fait des milliers d'années que je suis célibataire, ce
n’est pas pour épouser aujourd'hui une sorcière !
Clara Bistouille se jette à ses pieds :
- Oh, Père Noël, s'il te plaît, je te bichonnerai, je ferai tes paquets,
laisse-moi essayer de te plaire.
Comme c'est bientôt Noël, le Père Noël ne veut surtout pas qu'une seule
personne pleure ce jour-là, alors il installe une petite chaise pour Clara
Bistouille dans son atelier.
Le premier jour, Clara Bistouille est enchantée. Elle frise quelques rubans et
elle soupire régulièrement :
- Père Noël, Père Noël... un petit baiser !
Mais le Père Noël répond en riant :
- Plus tard, Clara, je travaille !
Alors, au bout d'un moment, Clara Bistouille s'ennuie terriblement. Alors,
pour se changer les idées, tac ! elle transforme un joli nounours en monstre
gluant et dégoulinant.
Mais le renne Aristide l'a vue. Alors, tchac ! elle le fait disparaître.
Du fond de son atelier, le Père Noël dit :
- Allons, Clara, ne te laisse pas aller, tu es venue pour nous aider, pas pour
nous faire rater Noël. Rends-moi mon renne.
Toute gênée, Clara Bistouille fait réapparaître Aristide.
Le lendemain, Clara Bistouille installe sa chaise plus près de celle du Père
Noël. Comme ça, elle peut le regarder et puis lui demander :
- Père Noël, Père Noël... un petit baiser !
Mais le Père Noël répond en riant :
- Plus tard, Clara, je travaille.
Clara recommence à s'ennuyer. Alors, tac ! elle transforme une poupée en
crapaud, et tac ! une autre en araignée. Mais le gnome Isidore l'a vue. Pour
qu'il se taise, elle le fait disparaître.
Du fond de son atelier, le Père Noël crie :
- Allons, Clara, ne te laisse pas aller. Tu es venue pour me bichonner, pas pour
faire disparaître mon gnome préféré.
Toute gênée, Clara Bistouille fait réapparaître Isidore.
Le troisième jour, les rennes et les gnomes surveillent de près Clara
Bistouille. Et au premier sort qu'elle jette, ils se mettent tous à crier :
- Père Noël, la sorcière abîme notre travail, ce n'est plus possible, il
faut qu'elle s'en aille !
Alors, bien tranquillement, le Père Noël s'en va farfouiller dans sa malle à
courrier et il dit :
- Écoutez-moi ces lettres-là !
« Cher Père Noël, voilà deux ans que je rêve d'avoir un monstre gluant et dégoulinant
... »
« Cher Père Noël, j'en ai assez des poupées à habiller et à coiffer,
j'aimerais tellement un jeu de crapauds avec des araignées »
« Cher Père Noël, tu m'as déjà donné un déguisement de fée et je t'en
remercie, mais cette année, ce qui me fait envie, c'est une panoplie de sorcière.
»
- Vous voyez, ajoute le Père Noël, des lettres comme ça, j'en ai des
milliers. Alors, heureusement que Clara s'est proposée si gentiment pour nous
aider ! Elle a bien travaillé. En bonne sorcière, elle nous a fait un tas de
jouets que l'on n'aurait jamais su faire.
Clara Bistouille regarde ses pieds, elle est un peu fière et très gênée. Et
le Père Noël ajoute :
- Alors, pour la remercier, nous allons l'inviter à réveillonner !
Le soir du réveillon, le Père Noël demande :
- Clara, pour Noël, j'aimerais bien t'offrir un cadeau. Choisis ce que tu veux
dans tout mon atelier.
Évidemment, Clara Bistouille bredouille :
- Père Noël, Père Noël... un petit baiser. Et elle sort de derrière son dos
un cadeau qu'elle a préparé. Elle commence à expliquer :
- Voilà, c'est pour toi, c'est une petite liqueur qui aide à digérer...
Mais le Père Noël l'interrompt :
- Allons, Clara, n'essaie pas de m'entourlouper. Ca ne serait pas plutôt une
grosse potion... d'amour ?
Clara Bistouille est toute gênée, elle rougit de la tête aux pieds. Alors, le
Père Noël met sur un sucre une petite goutte de potion. Pas trop, pour ne pas
se retrouver marié, mais juste assez pour avoir envie de déposer sur la joue
de Clara un petit baiser en murmurant :
- Joyeux Noël, Clara Bistouille !